En ce premier samedi du mois de mars, nous avons été témoins d’un événement un peu spécial dans le Vieux-Port de Montréal…
Le Défi Canot à Glace de Montréal!
Le principe? Des équipes s’affrontent dans une course de canot dans les eaux encore en partie glacées du Saint-Laurent. Le challenge consiste donc à réaliser le parcours imposé le plus rapidement possible, en alternant la course classique à la rame et la course « à pied », lorsque l’eau est gelée et qu’il faut sortir du canot pour le pousser sur la glace! Oui, oui, ils sont fous ces Canadiens!
Dans cette nouvelle édition 2019, un peu plus de trente équipes s’affrontent, réparties en 4 catégories: Classe Elite Hommes; Classe Elite Femmes, Classe Compétition et Classe Sport. Chaque équipe est composée de 5 canotiers dont 1 barreur. Le canot pèse entre 100 et 120 kg minimum et mesure environ 8 mètres. Le parcours est le même pour toutes les équipes, avec trois points de contrôle à passer, mais selon les catégories, le nombre de tours à faire diffère : 3 tours ou 4 tours soit une distance de 13 ou 17 km à parcourir en moins de 2h30.
Le départ est lancé à 12h30 pour la Classe Elite Homme puis le départ des catégories suivantes est donné toutes les 10 minutes, ce qui permet rapidement de pouvoir observer toutes les équipes concourir en même temps.
Le spectacle est fascinant. Au-delà des conditions relativement extrêmes imposées par la course (températures glaciales, incertitude de la glace, courant etc.), l’habilité avec laquelle les canotiers passent de l’eau à la glace est impressionnante. Alors que l’avant-bâbord et l’avant-tribord s’extirpent les premiers du canot au contact de la glace, la barreur doit se lever en dernier, au risque de plonger dans l’eau s’il descend trop tôt. Mais il ne doit pas tarder non plus car son poids retarde la poussée du canot…
Ensuite, la technique utilisée pour pousser le canot et le diriger sur la glace demande force et coordination. En effet, munis de chaussures à crampons, les compétiteurs ne poussent le canot qu’avec une seule jambe, l’autre jambe restant à l’intérieur de l’embarcation. Les cris d’encouragement du responsable d’équipe contribuent à synchroniser les impulsions et à optimiser la vitesse de déplacement. Les Élites, catégories professionnelles de la compétition, sont d’ailleurs très rapides!
Les canots heurtent la glace dans un terrible craquement qui résonne jusqu’aux berges du port. Le son est tellement fort que le barreur pourrait tomber à l’eau sans que ses coéquipiers ne l’entendent (dixit une de nos voisines qui a l’air de s’y connaître) ! Les tenues des « coureurs » sont assez légères malgré les conditions (on peut même apercevoir des bouts de dos, dénudés par l’effort): à peine un maillot, une paire de collants, un bonnet (parfois) et surtout quelques tours de ruban adhésif autour des chaussures pour les fixer et garantir qu’elles tiennent la route jusqu’au bout!
Le public, dispersé en plusieurs points d’observation, se gèle mais se régale du spectacle. Les appareils photos et objectifs imposants sont de sortie. Nous n’avons pas assisté à toute la course mais nous voulions vous en donner un aperçu ici.
Il existe différentes courses de canot à glace de ce type au Québec, réunies sous le nom de la Coupe des Glaces. Mais avant d’être une compétition, le canot à glace était une pratique exercée couramment par les colons du XVIIe siècle, pour traverser le fleuve. En effet, lorsque le « pont de glace » entre la ville de Québec et l’île de Lévis ne prenait pas et qu’il était trop difficile de naviguer en bateau, le recours aux canots de glace permettait de maintenir les flux de marchandises et de personnes…







Ils sont complètement FOUS!