Un week-end à Boston (partie 1): Les quartiers incontournables


Culture, Etats-Unis / mercredi, octobre 9th, 2019

Début septembre.

Nous partons pour trois jours à Boston, en Nouvelle-Angleterre. C’est vrai que pour un week-end, c’est un peu loin (comptez 5 à 6 heures de route de Montréal, hors temps de passage à la douane), mais croyez-moi, ça vaut le coup! La capitale du Massachusetts a en effet beaucoup d’attraits touristiques à offrir! Visiter Boston, c’est l’occasion de découvrir l’histoire des Etats-Unis sur fond de révolution américaine, de marcher sur les traces d’un certain John Fitzgerald Kennedy ou encore de croiser un potentiel président des Etats-Unis sur le campus de Harvard.

Pour l’anecdote, sachez que si les Français prononcent « Boston » avec l’accent anglais ( « bostonne » ), les Québécois le prononcent « boston » , avec le son « on » , comme du « thon » en boite. Malgré nos recherches, nous n’avons pas saisi toute les subtilités de cette curiosité linguistique (très surprenante la première fois qu’on l’entend), d’autant plus que la question ne se pose pas pour la ville de Washington(ne), que tout me monde prononce ici à l’anglaise!

Pour ceux qui suivent, c’est bien notre troisième séjour aux Etats-Unis en un peu moins de deux ans, depuis que nous avons débarqué à Montréal. On pourrait même dire que c’est le quatrième, si on compte la visite de la bibliothèque de Stanstead, à cheval sur la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.

Le programme qui nous attend est dense, alors il n’y a pas une minute à perdre. Vendredi, en début d’après-midi, Jc vient me chercher à la sortie du travail en voiture. Bien qu’il existes de nombreuses possibilités de voyager entre Boston et Montréal en autocar, nous avons privilégié un séjour en voiture car nous avons l’intention de profiter d’une autre destination, que vous découvrirez dans un autre article…Le passage à la douane se passe presque sans encombre (un petit souci avec nos passeports mais rien qui ne vaille de se faire ficher à vie auprès des autorités américaines, ouf!). Nous filons ensuite sur la Interstate 93, une autoroute qui nous fait traverser le parc des White Mountains. Magnifique! Nous arrivons sur le parking de notre hôtel dans la soirée, en banlieue de Boston. Ce soir, c’est repos, car la journée de demain s’annonce chargée! Toutefois, on révise un peu notre anglais en regardant « Very Bad Trip » qui passe à la télé ce soir, sur une chaîne américaine (ces pages de pub qui tombent toutes les 10 minutes sont vraiment insupportables!).

Samedi matin. Nous prenons la direction du centre-ville de Boston. Déjà, la densité du trafic, la présence des gratte-ciels aux façades réfléchissantes et la multitude étourdissante des ponts nous rappellent l’archétype de la métropole américaine. Nous garons la voiture dans un parking pour la journée et commençons à échauffer nos chevilles en vue des nombreux kilomètres qui nous attendent ( « Un kilomètre à pied, ça use, ça use » …). Notre première étape se situe dans le quartier de Back Bay.

Back Bay

Back Bay est un quartier chic de Boston, apprécié pour ses commerces et ses restaurants. Nous commençons donc par longer Newbury Street, la rue la plus commerçante de la ville, un incontournable de Boston. Marques de luxe (Hermes, Chanel etc.), marques américaines tendance que les Montréalais aiment retrouver ici (Urban Outfitters, Madewell, Anthropology etc.) ou encore boutiques vintage : il y en a pour tous les goûts! Dehors, les mannequins vêtus des modèles du dernier cri invitent les passants à découvrir la suite de la collection à l’intérieur du magasin. Les boutiques s’organisent en deux ou trois niveaux, par exemple avec un café au garden level, un magasin de vêtements à l’étage supérieur et un cabinet dentaire au troisième niveau. La rue est également occupée par des maisons cossues qui contribuent au caractère luxueux du quartier. Il est encore un peu tôt en ce samedi matin, mais d’ici une heure ou deux, ce sera la pleine effervescence dans Newbury Street.

Nous arrivons sur Copley Square, laplace centrale du quartier, où se mélangent plus ou moins harmonieusement monuments historiques et architecture moderne. En effet, ici, la Trinity Church qui date du 19ème siècle se fait toiser par la Hancock Tower, la plus grande tour de la ville avec ses 241 mètres de hauteur. En face, on trouve la Boston Public Library, qui date de 1848. L’intérieur de cette bibliothèque est une oeuvre d’art architecturale à elle seule! Le patio qu’elle abrite est également très joli et on s’imagine très bien s’y installer tout un après-midi pour y lire un bouquin avec des litres de café.

Back Bay a la particularité d’être le seul quartier de Boston organisés en blocs (c’est pourtant de cette façon que sont organisées la plupart des grandes villes américaines). L’avenue de Commonwealth en est l’axe principal et toutes les rues transversales qui la coupent sont classées par ordre alphabétique: Arlington, Berkeley, Clarendon, Dartmouth etc. Pratique pour se repérer!

Le Freedom Trail

Pour rejoindre la prochaine grande étape de notre journée, nous traversons le Boston Public Garden puis le Boston Common, les deux principaux jardins publics de la ville. Au passage, nous assistons à un terrible accident : alors qu’il est pourchassé par un de ses congénères dans les arbres, un écureuil rate son saut et ne parvient pas à atteindre la branche qu’il visait. Heureusement, malgré une terrible chute dans un fracas sourd sur le sol, l’écureuil s’en sort sain et sauf (seul son amour-propre a été blessé).

Remis de nos émotions, nous arrivons au Visitor Center du Boston Common pour entamer le Freedom Trail.

Le Freedom Trail est une ligne rouge de 2,5 miles (environ 4 km), tracée au sol, qui relie les monuments emblématiques et les hauts-lieux de Boston. Le trajet comprend 16 sites officiels à voir et/ou à visiter. Il suffit donc de suivre cette ligne continue, parfois peinte directement sur le trottoir, parfois matérialisée par des briques rouges, pour découvrir l’histoire de la ville. Saviez-vous que Boston avait été un des principaux sièges de la révolution américaine ? En effet, c’est ici qu’ont eu lieu des événements déterminants dans la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis, comme le Massacre de Boston ou la Révolte du Boston Tea Party.

En bons élèves, nous entreprenons donc de suivre le Freedrom Trail du Sud vers le Nord, en commençant par le State House, le Capitole de l’Etat du Massachusetts (siège du gouverneur et du Parlement, avec le Sénat et la Chambre des Représentants). Avec son dôme doré, il ne passe pas inaperçu! Nous passons ensuite devant différentes églises et cimetières. Le Granary Burying Ground nous donne d’ailleurs l’occasion de rendre hommage aux parents de Benjamin Franklin, enterrés là. Un peu plus loin, c’est Benjamin Franklin que nous rencontrons en personne, ou presque. Sa statue nous rappelle le rôle de cet homme, né à Boston, dans l’histoire des Etats-Unis, avec notamment sa participation à la rédaction de la Déclaration d’Indépendance.

Un peu plus loin encore, nous atteignons le Quincy Market qui abrite les halles de Boston. Aujourd’hui, ce sont des halles gourmandes remplies de restaurants à comptoir et de cafés ! Nous n’avons pas d’autre choix que de nous arrêter là pour le déjeuner. A l’intérieur, des stands de restauration qui s’enchaînement à perte de vue, dans une agitation qui ouvre l’appétit. Les comptoirs à fruits de mer attirent de nombreux gourmands, avec leurs lobster rolls (guédilles de homard), leurs clam chowder soup (chaudrées de palourdes), les spécialités locales. Mais la concurrence est rude, entre les pizzas au fumet gourmand venues du quartier italien, les cannoli renommés de chez Mike’s Pastry ou encore les sandwichs ronds à la viande fumée. Ici, cette pâtisserie propose de jolis muffins, dont un à l’effigie de Downton Abbey (pour ceux qui connaissent la série…). Avec Jc, nous nous séparons le temps de trouver chacun ce qui ravira notre estomac, avant de nous rejoindre à l’étage de la halle pour manger.

Requinqués, nous nous remettons en route. Le Fredrom Trail nous conduit au cœur du quartier italien, tout aussi charmant qu’animé. Nous passons devant la maison de Paul Revere, patriote reconnu pour ses actes héroïques dans la lutte pour l’indépendance américaine, puis devant la Old North Church, la plus vieille église de Boston. Plus insolite, nous passons également devant la Skinny House, la maison la plus étroite de Boston! Celle-ci n’appartient pas aux sites emblématiques du trail mais son histoire mérite qu’on s’y arrête deux minutes. Il s’agirait d’une « spite house » , c’est-à-dire une maison typiquement construite par dépit ou par rancune, dans le but d’enquiquiner ses voisins ou la ville…Dans le cas présent, la légende raconte que deux frères auraient hérité d’un terrain à la suite du décès de leur père. L’un des héritiers aurait profité de l’absence de son frère, alors en service dans l’armée, pour se faire bâtir une grande maison, laissant trop peu d’espace pour permettre une autre construction sur le même terrain. A son retour, le soldat bafoué aurait fait construire une maison de 3 mètres de large (mais sur 4 niveaux!) sur le reste du terrain, bloquant ainsi la vue à son frère, ainsi que le passage de la lumière !

Il est temps de traverser le Charleston Bridge qui enjambe la Charles River. Le prochain site du trail nous amène à un chantier naval, le Charleston Navy Yard, qui héberge l’USS Constitution. Ce superbe trois-mâts en bois, baptisé par Georges Washington et lancé à l’eau en 1797, est l’un des plus vieux navires de guerre au monde encore à flot. Malgré son âge avancé, il est très bien conservé. Il se visite gratuitement mais il faut d’abord montrer patte blanche au poste de contrôle d’identité. A bord, alors que les touristes visitent le bateau de fond en comble, des militaires en plein entrainement s’exercent à grimper aux cordages du troisième mât. Quelques marins en uniforme se sont glissés parmi les touristes et ne manquent pas de saluer le pavillon du navire, en montant à bord et avant de descendre.

Après ce bref voyage sur l’eau, le Freedom Trail nous propulse tout droit dans les airs.  Le Bunker Hill Monument, un obélisque de 67 mètres de haut, nous offre une superbe vue d’ensemble sur Boston. Mais avec 294 marches à gravir, c’est une récompense qui se mérite!

Ainsi s’achève le Freedom Trail. Avant de retraverser la rivière Charles et afin de laisser un peu de répit à nos mollets tremblotants, nous flânons dans Charleston, un des plus vieux quartiers de la ville. Avec ses rues colorées, ses maisons en brique ou en bois, ses balcons fleuris, le quartier a un charme fou!

L’après-midi touche à sa fin et a lumière commence à décliner un peu. C’est l’ambiance idéale pour notre dernière étape de la journée!

Beacon Hill

Beacon Hill est un des plus beaux et des plus chics quartiers de Boston. Des petites rues pavées, des lampadaires éclairés à la flamme, des demeures splendides…Cette colline située à l’arrière du State House et du Boston Common est le QG de l’aristocratie locale. Tout en haut de Beacon Hill, nous passons devant le 21st Amendment. A l’origine, c’était un hôtel de luxe, et même un des premiers de Boston à disposer de l’électricité, de l’eau courante et mieux encore, d’un ascenseur avec un groom, avant de devenir un pub réservé à une clientèle exclusivement masculine. Hommes d’affaires et hommes politiques y avaient leurs habitudes. Il paraît même que John F. Kennedy, qui était originaire de Boston, aimait y venir pour écrire ses discours ou y passer le dimanche avec quelques amis. Aujourd’hui, l’établissement est ouvert à tou(te)s et jouit d’une grande renommée. C’est d’ailleurs l’adresse préférée de John Kerry pour manger un burger!

Nous finissons tranquillement le tour de Beacon Hill, avant la tombée de la nuit. L’atmosphère particulière qui règne dans ce quartier paisible nous ferait presque oublier que nous sommes dans une grande ville américaine!

Nous n’avons pas pu boucler notre planning, peut-être un peu trop ambitieux, de la journée. Par exemple, nous n’avons ni eu le temps de nous promener sur le Waterfront (car ne l’oublions pas, Boston est une ville de bord de « mer »!) ni de visiter le musée et les navires historiques du Boston Tea Party. Toutefois, nous nous sommes offert un bel aperçu de la ville en un temps réduit.

Boston est une ville où il est fort agréable de se promener. Les rues sont d’une propreté irréprochable! Montréal pourrait en prendre de la graine…Les espaces verts abondent et attirent de nombreux animaux, comme des hiboux (ou chouettes?) que nous avons d’ailleurs aperçus à plusieurs reprises. La présence des gratte-ciels n’est pas étouffante car très vite, dès qu’on s’éloigne un peu du cœur du centre-ville, les rues adoptent une taille plus humaine. Quant aux Bostoniens, ils sont très gentils! Combien de personnes se sont arrêtées spontanément pour nous demander si nous cherchions notre chemin?! Quand à leur allure, sans faire de généralités, les Bostoniens sont plutôt élégants et sveltes, s’affichant en ville avec un look casual chic ou sportswear, un smoothie protéiné ou un gobelet de café vissé dans une main et une laisse glissée dans l’autre main, avec un chien (parfois ridiculement petit) attaché au bout!

Il se fait tard. Nous devons désormais reprendre la route, car une centaine de kilomètres nous sépare de la prochaine destination de notre séjour. Rassurez-vous, nous ferons une deuxième escale à Boston en toute fin du week-end, avant de rentrer à Montréal. Mais tout ça, vous le découvrirez dans deux autres articles ;-).

Une réponse à « Un week-end à Boston (partie 1): Les quartiers incontournables »

  1. J’ai hâte de lire la suite!Vous en avez vu plus que moi en 4 jours, mais il a plu à longueur de journée! pas drôle!

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